Amritsar est connue pour deux choses : son temple d'or et son jardin.
Le temple d'or ressemble à ça de jour :

et à ça de nuit :

C'est le lieu sacré de Sikhs. Pour y rentrer, il faut être pieds nus, se purifier (laver) les mains et passer dans le pédiluve. Étant attentionné l'eau du pédiluve est tiède, ce qui est assez agréable quand il ne fait pas très chaud. Une fois à l'intérieur, une cour marbrée entoure un lac au milieu duquel se trouve le temple à proprement parler. Pour entrer dans le temple, il faut faire la queue. En fait il y a deux files, une express pour juste faire une prière rapide et une offrande un peu bizarre (on n'a pas tout compris au trafic de nourriture dans des feuilles de palmiers auquel on a assisté, par contre les poissons du lac eux ont l'air de connaître les endroits stratégiques pour recevoir de la nourriture) et une plus longue pour les prières complètes : on peut s'arrêter voir les religieux qui lisent en chantant le livre sacré, s'allonger devant eux pour recevoir leur bénédiction... Et bien sûr nous avons pris la mauvaise file.
Pour ceux qui ne souhaitent pas faire la queue, il existe le long de la cour des petites pièces avec des sortes de gourous qui lisent eux aussi le livre sacré. Les plus pieux vont aussi se purifier dans l'eau (très sale) du lac. Les hommes à la vue de tous, les femmes dans deux bâtiments protégés des regards mal-intentionnés.
Il paraît que le temple d'or est magnifique au coucher du soleil car il rayonne. Malheureusement, continuant dans la lancée du Taj Mahal, il faisait couvert et nuageux donc pas de véritable coucher de soleil. Mais nous y sommes retournés de nuit pour voir. Les éclairages sont très beaux (ce que ne rend que très partiellement la photo) et Thomas a eu une crise mystique - nous avons donc fait deux fois le tour du lac, Thomas plongé dans ses méditations, le tout au rythme d'une procession religieuse chantant des trucs religieux.
Entre la visite de jour et celle de nuit nous sommes allés dans le jardin. Jardin à l'allure banale mais à l'histoire chargée. En 1919, un rassemblement de 20 000 Indiens se forment dans le jardin pour protester contre une nouvelle loi anglaise. La réponse des autorités anglaises ? Un bain de sang monstrueux : feu à volonté sur la population faisant 379 morts (pour à peu près autant de balles tirées), des noyés (il y avait un puits) et de nombreux blessés. Les Anglais bloquaient la seule issue de secours... Désormais le jardin est paisible, quelques plaques en souvenirs, des traces de balles dans les murs en illustration et en plein milieu un œuvre érigée pour le souvenir que voici :

Sinon il y a aussi des Indiens.

Mais pour aller à Amritsar, il faut prendre le train. En seconde classe, c'est assez confortable. Les trains plus larges qu'en France comptent des rangées de 5 sièges (3 d'un côté, 2 de l'autre). Par contre les vitres sont recouvertes d'une sorte de plastique pour empêcher à la saison chaude de laisser entrer le soleil. Malheureusement, cela empêche aussi de voir l'extérieur. Dans les trains indiens, on passe son temps à manger car le prix du billet inclus une bouteille d'eau, un petit-déjeuner (nous sommes partis à 7h00 du matin) et un en-cas salé de 10h00 du matin sachant qu'on arrive à destination à 13h00. Pour ça c'est mieux que la SNCF. Par contre niveau annonce de la prochaine gare, il vaut mieux connaître... Le volume sonore de l'annonce est tel que le vol d'une mouche empêche de l'entendre. Au retour nous avons pris le train de nuit. Déjà, les indications dans la gare d'Amritsar sont nulles. Nous avons quand même eu le train. Les draps, couverture et taies d'oreiller sont propres... mais pas trop. Juste ce qu'il faut pour se dire qu'on ne va pas attraper de puces mais qu'il faudra bien se laver en rentrant. Le seul problème (hormis Thomas qui ronfle) dans le train de nuit c'est que c'est plein d'Indiens et le matin quand l'Indien est réveillé, il ne se préoccupe pas du fait que toi tu dors. Non, l'Indien parle mais ne murmure pas, bouge dans tous les sens sans faire attention à ne pas faire de bruit. En un mot l'Indien s'occupe de lui mais pas des autres.
Nous avons aussi eu de la chance, nos deux trains étaient à l'heure (au départ et à l'arrivée).