Cela aurait pu être un sujet de colle d'histoire qui implique un plan avec trois parties, trois sous-parties et une problématique mais non ça ne sera pas ça.
Naître d'abord. La qualité des maternités du Sénégal laisse à désirer d'après les infirmières, sages-femmes rencontrées à l'auberge. Peu de matériels, juste une salle et des lits parfois. Naissance donc à la dure avec parfois peu d'avenirs. Le taux de mortalité infantile n'est pas catastrophique mais bon. Certaines filles par exemple seront mises comme bonnes bien trop tôt, n'iront pas à l'école, seront mariées précocement à des hommes bien plus vieux qu'elles. D'autres, des petits garçons, finiront enfants talibés à mendier dans la rue pour le compte de leur marabout. Dans le pire des cas, comme ce petit garçon de Saint-Louis qui garde le sourire, il sera enchaîné (au sens littéral du terme) à son dara.
Vivre maintenant. Les autres billets explorent déjà cette thématique, je n'irais pas plus loin sur le sujet sauf s'il y a de fortes pressions pour.
Mourir enfin. Nous avons assisté aujourd'hui à un enterrement chrétien. Le mari d'un des nos anges de Thialy
comme nous les appelons est mort dans la semaine. Alors comme nous n'avions pas de rendez-vous, que nous vivons ici depuis 5 semaines, quenous discutons quotidiennement avec le personnel, que nous étions aussi curieuses nous avons décidé d'assister à l'enterrement. D'abord, recueillement autour du corps. Avec prières, lectures de passage de la Bible, pleureuses, chants de la plupart des personnes présentes. Ensuite, fermeture du cercueil et messe avec un curé italien avec de nombreux chants encore. Après direction le cimetière. Derniers mots pour le mort et puis direction la maison de la famille pour présenter ses condoléances.
Mais ce qui étonne le plus c'est le monde présent. Tout le quartier, tous les amis du défunt, de la famille, la famille élargie et bien d'autres encore assistent à la messe, au cimetière. Et surtout il y a une longue file d'attente pour présenter ses condoléances. Des centaines de personnes sont présentes.
Ce qui marque aussi ce sont les pleurs et cris des femmes de la famille. Des femmes qui s'effondrent dans les bras d'autres.