La situation des droits de la femme en Afrique et notamment au Mali a évolué pendant les dernières années. Le texte suivant présente les dispositions les plus importantes de la Charte Africaine des Droits de l’Homme qui a permis l’adoption du Protocole Additionnel à la Charte des Droits de l’Homme et du Peuple relatif aux Droits des Femmes. Aujourd’hui, ce Protocole constitue le seul texte légal de droit en Afrique qui protège la situation de la femme. Malgré son aspect essentiel, il n’a pas encore été ratifié par tous les Etats concernés. C’est pourquoi de nombreuses associations féminines luttent pour une mise en œuvre effective de ces droits. Ainsi, elles jouent un rôle important parmi des représentants officiels et des acteurs de la société civile. La Charte Africaine des droits de l’homme et des peuplesLa Charte est une Convention Internationale qui a été adoptée par des pays africains dans le cadre de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) le 7 juin 1981 à Nairobi au Kenya lors d’une conférence de l’Organisation. Elle est entrée en vigueur le 21 octobre 1986 après ratification par 25 Etats. La dernière ratification a été réalisée par l’Erythrée le 15 janvier 1999, le Mali l'a ratifiée le 21 décembre 1981. La Charte joue un rôle important pour la société civile au Mali et notamment pour la situation des femmes. Elle comprend d'importants articles relatifs à la possibilité d’adoption de protocoles additionnels. Ont ainsi été adoptés le Protocole portant création d’une Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples à Ouagadougou en juin 1998 et le Protocole relatif aux Droits des Femmes adopté à Maputo en juillet 2003.
L’importance de la Charte se manifeste par la
consécration de droits parmi lesquels :
Seul l’article 18 consacre la
protection des droits de la femme et celle des personnes âgées et
handicapées.
Le Protocole additionnel à la Charte des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmesA la réunion de l'Union Africaine (UA) à Maputo en juillet 2003, l'UA a adopté le Protocole relatif aux Droits des Femmes en Afrique. Par ce Protocole, les Etats s'engagent à éliminer toute discrimination à l'égard des femmes. En outre, il réaffirme le principe de la promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes consacré dans l'Acte constitutif de l'Union Africaine. Il rappelle également que les Droits de la Femme sont reconnus et garantis par tous les textes internationaux relatifs aux Droits de l'Homme et il reconnaît le rôle crucial des femmes dans la préservation des valeurs africaines.
Les principales dispositions consacrent :
Le présent protocole a été signé par 37 Etats africains. Cependant, il n'entrera en vigueur qu'après la ratification d'au moins quinze Etats membres de l'Union Africaine. Jusqu'au 22 juillet 2005, seulement 12 Etats l'ont ratifié, dont le Mali. La lutte des organisations féminines du Mali contre les violences faites aux femmes et pour une protection effective des droits des femmes
Malgré l’élaboration de différentes textes juridiques, la
protection des droits de la femme est aujourd’hui insuffisante ou n’est
pas même assurée.
Il s'agit d'appeler à la ratification du Protocole et à son exécution par tous les pays de l'Union Africaine, pour que les femmes et les hommes puissent jouir de droits et de responsabilités égaux. Grâce au renforcement de la communication et du travail entre les Gouvernements concernés et les Organisations non-gouvernementales (ONG), les femmes en Afrique et les autres acteurs impliqués auront la possibilité de prendre conscience de leurs droits et devoirs. |