Une zone sahélienne occupe le Nord du pays, au-dessus d’une ligne Dori-Djibo. Au sud de cette ligne se trouve une très vaste zone de savane plantée (arbres à karité, baobabs, gommiers, acacias). Plus on descend vers le Sud, plus on trouve de zones cultivées et d'arbres fruitiers (manguiers, tamariniers). L’Ouest, dans la région de Banfora et de Bobo-Dioulasso, est plus vallonné, mieux irrigué et compte donc plusieurs forêts.
      Les paysans représentent 90% de la population totale, et le secteur agricole 95% de la population active. Malgré une terre ingrate et des conditions climatiques peu propices à la culture, les Burkinabés ont toujours su assurer leur autosuffisance alimentaire. Les techniques sont archaïques (utilisation massive de la daba -petite pioche-, très lente introduction de la charrue à cause du coût de l’élevage des animaux pour la tirer). La première production du pays est le coton, essentiellement destiné à l’exportation, puis le sucre et l’arachide.
      Le secteur industriel est orienté vers la transformation des produits de l’agriculture : industrie sucrière, minoterie (transformation du blé en farine), huileries, industries textiles.
      Le tourisme se développe rapidement. Le nombre de visiteurs a décuplé en dix ans (de 400 par an à 50 000 par an).
      La ressource énergétique principale du pays était traditionnellement le bois de chauffe, dont l’exploitation intensive a abouti à de gros problèmes de déboisement et d’avancées de zones sahéliennes. Face à ce problème de désertification et de pénurie d’énergie (le bois couvrait 95% des besoins énergétique du pays), des campagnes de reboisement ont été mises en place (« une joie, un arbre ») et de grands barrages ont commencé à être construits. En 1989 a été mis en service le barrage hydroélectrique de Kompienga, à l’est du pays. Construit plus récemment, celui de Bagré, à 150 km au Sud-Est de Ouagadougou, couvre 40% des besoins en électricité de la capitale. Deux autres sont actuellement en construction. Les barrages permettent également une meilleure irrigation des surfaces cultivables et une amélioration des rendements des rizières ou autres cultures maraîchères.
      Le Burkina compte 11.9 millions d’habitants et a une des densités les plus fortes d’Afrique avec 43 h/km². L'espérance de vie est de 45,3 ans et la mortalité infantile de 99,1 pour 1000.
      Les Mossi occupent la plaine centrale et représentent 52% de la population totale. Leur langue, le moré, est langue usuelle. Les autres principales ethnies sont les Sénoufos (frontière avec la Côte d’Ivoire), les Gourmantché (à l’Est), les différents peuples Bobo (à l’Ouest, près du Mali). Les Peuls, Touaregs et Bella occupent la zone sahélienne du Nord.
      Enfin, plusieurs millions de Burkinabés dont expatriés en Côte d’Ivoire, et dans les Etats voisins.
      Le Burkina est un régime présidentiel. Depuis 1987, le chef de l’Etat est Blaise Compaoré. Son pouvoir est cependant régulièrement contesté : la mort, en 1998, du journaliste dissident Norbert Zongo, assassiné dans des conditions obscures est apparue pour beaucoup de Burkinabés comme le signe de la violence du pouvoir. Un Collectif contre l’impunité a vu le jour et se bat pour que la lumière soit faite sur cette histoire. Le troisième anniversaire de la mort du journaliste, en octobre 2001, a donné lieu à une journée de grève générale. Le pouvoir a par ailleurs été accusé en février 2002 d’exécutions extrajudiciaires et la corruption endémique est dénoncée régulièrement par le Réseau national de lutte anti-corruption. Enfin, une tentative de coup d’Etat militaire par des membres de l’armée et de la garde présidentielle a été déjouée en octobre 2002.
      Les dernières élections législatives (mai 2002) se sont déroulées dans le calme, et ont reconduit de justesse la majorité précédente.
      Le Burkina Faso a enfin été touché en plein par le conflit de Côte d’Ivoire : la fermeture de la frontière ivoiro-burkinabée et l’interruption du trafic sur la ligne de chemin de fer Abidjan-Ouagadougou a été catastrophique pour les exportations (60% du bétail était exporté vers la Côte d’Ivoire, par exemple). Les transferts financiers venant des Burkinabés expatriés ont été en grande partie interrompus, et le retour au pays de ces émigrés représente une charge imprévue. Sur le plan politique, l’accusation portée par la Côte d’Ivoire contre le Burkina Faso d’avoir fomenté et appuyé le complot visant à renverser le pouvoir de Laurent Gbagbo a pu également ébranler le régime.